Les technologies numériques interviennent aujourd’hui dans l’ensemble de la chaine de valeur agricole, de la production à la distribution, et concernent l’ensemble des filières (végétales et animales).

Si dans un premier temps elles ont eu pour objectif d’améliorer les productions, la diversité actuelle des solutions numériques constitue une opportunité pour accompagner les nécessaires transitions vers des agricultures créatrices de valeur tout en réduisant leurs impacts sur l’environnement et la santé.

Un point central est l’évaluation des apports mais aussi des coûts et impacts inhérents à l’usage des solutions numériques par les agriculteurs, non seulement pour produire des références technico-économiques mais également sur les impacts sociaux et environnementaux.

L’Analyse de Cycle de Vie (ACV) offre un cadre d’évaluation reconnu et normalisé pour quantifier les impacts environnementaux d’un produit ou d’un service selon une perspective cycle de vie (de l’extraction des matières premières à la gestion des déchets) et multicritère, i.e. considérant une large gamme de catégories d’impacts.

Les questions que posent la mise en œuvre de l'ACV sur les objectifs, la méthode, les données, l’interprétation ou encore l’utilisation opérationnelle des résultats

La mise en œuvre de l’ACV pour évaluer les impacts environnementaux liés à l’usage des technologies numériques en agriculture soulève un certain nombre de questions (sur les objectifs, la méthode, les données, l’interprétation ou encore l’utilisation opérationnelle des résultats) qu’il convient d’adresser pour apporter des arguments solides :

• aux usagers pour qu’ils puissent faire des choix cohérents par rapport à leurs propres objectifs de production et de transition,
• aux fournisseurs pour qu’ils proposent des solutions adaptées aux besoins des usagers, dans une logique d’écoconception ou encore
• aux décideurs publics pour la mise en place de politiques publiques intégrant les conséquences des impacts environnementaux de l’usage de technologies numériques. 

Parmi ces questions :

• Comment évaluer les impacts environnementaux de l’usage du numérique en agriculture en mobilisant le cadre de l’ACV  dans un contexte de foisonnement de services rendus par les solutions numériques et de situations d’usages extrêmement variées et contrastées (différentes filières, systèmes de production, conditions pédoclimatiques, environnement socio-économique…) ?
• Comment prioriser les actions à mettre en œuvre pour atteindre les objectifs fixés par la transition agroécologique ?

Dans ce contexte de diversité (de solutions, de situations d’usage et d’attentes), des travaux de recherche ont démarré en 2022 dans le cadre d’une thèse dont l’objectif est de développer un cadre méthodologique d’évaluation environnementale appliqué aux changements de pratiques des agriculteurs induits par l’usage du numérique.

Ce cadre d’évaluation permettra de fournir des métriques aux usagers (agriculteurs, conseillers) mais aussi aux fournisseurs ou aux décideurs publics pour accompagner la transition agroécologique. Les développements proposés seront testés sur des cas d’usages en conditions réelles de technologies numériques du projet Occitanum (parmi 7 différentes filières agricoles).